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En vacances à Majorque, on peut apprécier les criques de sable blanc et les petits villages typiques, les golfs et les sentiers de montagne, la vie nocturne et la gastronomie locale influencée par la cuisine arabe et africaine. Mais la plus grande île des Baléares est aussi une « île enchantée » par ses paysages et ses monuments comme en témoigna Georges Sand dès 1842 avec « Un hiver à Majorque ». Ce livre est la relation du séjour qu’elle fit à la Chartreuse de Valldemossa en compagnie de ses enfants et de Frédéric Chopin durant l’hiver 1838-1839. Le récit n’est pas toujours à la gloire des Majorquins. Il valut d’ailleurs à Georges Sand « une diatribe des plus fulminantes et des plus comiques » de la part d’une quarantaine d’avocats de Palma. Mais c’est aujourd’hui encore un compagnon indispensable pour enrichir son séjour. En voici quelques extraits, à lire en écoutant certaines pièces de Chopin composées en partie à Majorque, telles que la Ballade n°2 en fa majeur (op.38), surnommée « Ballade mallorquine ».

La masse imposante de la Seu

Majorque Palma cathedrale

Palma de Majorque, écrit Georges Sand, « possède plusieurs monuments de premier ordre comme beauté ou comme rareté ». Et l’écrivain de citer la cathédrale La Seu, la vieille bourse de commerce maritime La Lonja et le vieux palais royal La Almudaina. La cathédrale, écrit-elle « est d’une immense nudité ; la pierre calcaire dont elle est entièrement bâtie est d’un grain très fin et d’une belle couleur d’ambre. Cette masse imposante, qui s’élève au bord de la mer, est d’un grand effet lorsqu’on entre dans le port. L’intérieur est des plus sévères et des plus sombres. »

La Seu est en effet un joyau de l’art gothique, construit sur les ancienne murailles de la cité. À ne pas manquer : la porte principale avec ses quatre colonnes, la porte sud avec ses sculptures géométriques ou d’inspiration végétale, la nef principale avec la chapelle de la Trinidad, la chapelle du Santísimo avec sa grande fresque en céramique, la tour de la cathédrale avec ses neuf cloches dont la « N’Eloi » célèbre par ses dimensions : 2 mètres de diamètre et un poids de plus de 4 tonnes et demie !

Rien de plus hidalgo que le Palacio Real

Majorque Palma chateau

Face à la cathédrale s’élève le palais royal de La Almudaina, nom qui signifie « citadelle hors des remparts ». Ce château a été développé autour de l’alcazar arabe. Il fut le siège du royaume de Majorque et, aujourd’hui, surtout l’été, il est encore utilisé par le roi d’Espagne pour certaines cérémonies officielles. Le Palacio Real de Palma, nous dit Georges Sand, « est d’un aspect fort pittoresque. Rien de plus irrégulier, de plus incommode et de plus sauvagement moyen-âge, de plus fier, de plus caractérisé, de plus hidalgo que ce manoir composé de galeries, de tours, de terrasses et d’arcades grimpant les unes sur les autres à une hauteur considérable, et terminées par un ange gothique qui, du sein des nues, regarde l’Espagne par-dessus la mer. »

Majorque Palma Lonja

La simplicité élégante de la Lonja

La Lonja est l’un des plus beaux édifices civils de Majorque. C’est d’ailleurs le monument qui a le plus frappé Georges Sand, « par ses proportions élégantes et un caractère d’originalité qui n’excluent ni une régularité parfaite ni une simplicité pleine de goût. L’intérieur est une seule vaste salle soutenue par six piliers cannelés en spirale, d’une ténuité élégante. Destinée jadis aux réunions des marchands et des nombreux navigateurs qui affluaient à Palma, La Lonja témoigne de la splendeur passée du commerce majorquin. » Sa construction débuta en 1426 et reste remarquable avec cette voûte unique en croisée d’ogives reposant sur des colonnes hélicoïdales. Un jardin le sépare du Consulado del Mar, joli bâtiment Renaissance où siège aujourd’hui la présidence de la communauté autonome.

Le château de Bellver et les bains arabes

Majorque Palma Bellver

Deux autres monuments de Palma sont évoqués par Georges Sand et méritent aujourd’hui encore le détour, le château de Bellver qui, sur sa colline, « domine la mer avec beaucoup de majesté », et les Bains arabes : « Quoique Majorque ait été occupée pendant quatre cents ans par les Maures, elle a gardé peu de traces réelles de leur séjour. Il ne reste d’eux à Palma qu’une petite salle de bains ». Les Bains arabes constituent en effet l’un des rares restes archéologiques de l’époque de la domination musulmane sur les Baléares. La « petite salle de bains » qu’évoque Georges Sand est la salle centrale du site, entourée de colonnes et destinée aux bains de vapeur. Les Bains arabes se visitent rapidement mais leur jardin offre une pause très agréable.

Majorque Palma Bains arabes jardin

Quant au château de Bellver, de style gothique, il se caractérise par sa structure circulaire. Il possède notamment trois grandes tours et un donjon, une cour d’armes sur deux étages et une cour intérieure construite autour d’un puits. Ce château fut aussi bien résidence royale à sa construction sous Jacques II, que fabrique de monnaie au 19ème siècle.

Si vous prolongez votre balade jusqu’à la pointe sud-ouest du port de Palma, vous arriverez au château de Sant Carles : cette fortification fut construite au 17ème siècle pour défendre le quai de Porto Pi ; c’est aujourd’hui un musée militaire qui réunit des pièces allant du Moyen-Âge jusqu’au 20ème siècle.

Les rues profondes et mystérieuses de Palma

Revenons maintenant vers le centre de Palma et plus précisément vers les ruelles du vieux Palma car, « au premier abord, la capitale majorquine ne révèle pas tout le caractère qui est en elle. C’est en la parcourant de l’intérieur, en pénétrant le soir dans ses rues profondes et mystérieuses, qu’on est frappé du style élégant et de la disposition originale de ses moindres constructions ». Georges Sand souligne en particulier les patios des maisons, « ces petites cours pavées en dalles, et parfois entourées de colonnes comme le « cortile » des palais de Venise. Elles ont aussi pour la plupart un puits d’un goût très pur au milieu. Lorsque ces péristyles sont ornés de pots de fleurs et de tendines de jonc, ils ont un aspect à la fois élégant et sévère. »

Valdemossa et sa chartreuse

Majorque Palma chartreuse

L’essentiel du séjour majorquin de Georges Sand ne se fit pas à Palma mais à une vingtaine de kilomètres plus au nord, à la Chartreuse de Valldemossa, et dans des conditions souvent difficiles pour elle comme pour ses enfants et encore plus pour Frédéric Chopin. Pourtant, « la poésie de cette chartreuse », de cet « immense et pittoresque manoir » a bel et bien « tourné la tête » de l’écrivain avec son église, son cloître, ses cellules, ses chapelles, ses fontaines… Et aussi avec sa situation exceptionnelle. Dès sa première approche de Valdemossa, Georges Sand note le caractère « admirable à l’œil » du chemin, quand « on commence à saisir le coté alpestre de Majorque », « ses sinuosités parmi des beaux arbres » et « les sites ravissants qui se déroulent à chaque pas, grandissant de beauté à mesure qu’on élève. Je n’ai rien vu de plus riant, et de plus mélancolique en même temps, que ces perspectives où le chêne vert, le caroubier, le pin, l’olivier et le cyprès marient leurs nuances variées en berceaux profonds, véritables abîmes de verdure, où le torrent précipite sa course sous des buissons d’une richesse somptueuse et d’une grâce inimitable. Je n’oublierai jamais un certain détour de la gorge où, en se retournant, on distingue, au sommet d’un mont, une de ces jolies maisonnettes arabes, à demi cachée dans les raquettes de ses nopals, et un grand palmier qui se penche sur l’abîme en dessinant sa silhouette dans les airs. Quand la vue des boues et des brouillards de Paris me jette dans le spleen, je ferme les yeux, et je revois, comme dans un rêve, cette montagne verdoyante, ces roches fauves et ce palmier solitaire perdu dans un ciel rose. »

Majorque paysage

Pourquoi voyager quand on n’y est pas forcé ?

Terminons notre voyage à Majorque sous la conduite de Georges Sand avec cette notice qu’elle ajouta en 1855 à « Un hiver à Majorque » : « Pourquoi voyager quand on n’y est pas forcé ? Je m’adresse aujourd’hui la même réponse qu’autrefois à mon retour de Majorque : c’est qu’il ne s’agit pas tant de voyager que de partir ; quel est celui de nous qui n’a pas quelque douleur à distraire ou quelque joug à secouer ? »

Pour en savoir plus sur Majorque

Visitez le site officiel du tourisme à Majorque : www.infomallorca.net

Votre avion pour Palma de Majorque

Bordeaux – Palma de Majorque : avec easyJet, Volotea et Vueling,

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L’aéroport de Palma est relié au centre-ville en 20 minutes par la ligne 1 des bus municipaux EMT. Un départ toutes les 13 minutes en moyenne (devant la sortie D de l’aérogare). Aller simple : 5 €. Aller-retour (« anada i tornada ») : 8 €.

Extraits de « Un hiver à Majorque » (Classic Collection Carolina)

Photos © Christian Guillard / FlyAndGo.fr

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